Notre salon Arletty: dès le début des années 1930, Arletty est devenue une figure érotique, ce dont témoigne ce portrait de Moïse Kisling, datant de 1933. Crédits : © Moïse Kisling / ADAGP, Paris 2012 / Photo © Studio Monique Bernaz, Genève.

dimanche 28 avril 2013

Shi Nai-an (1296 ? - 1370 ?)


Au bord de l’eau (shui-hu-zhuan)

Cinq Dynasties : ère de troubles et ravages !...
Un jour enfin le ciel reparut sans nuages.
Les plantes se couvrirent de fleurs perpétuelles,
Comme abreuvées de pluie et de rosé nouvelle.
Le même écartement des essieux des voitures,
L’uniformisation des signes d’écriture,
Répandus désormais en tous lieux, faisaient foi
Que la chine était unifiée comme autrefois.
C’était chose commune, par les rues et venelles,
Que de grands déploiements de soies et de brocards,
Tandis que des concerts, musiques, ritournelles,
Montaient des cabarets et des pavillons. Car
Dans l’empire entier régnait la paix parfaite
Et les jours s’écoulaient comme des jours de fête :
Bonheur de l’indolence et de l’oubli du temps
Parmi loriots et fleurs d’un éternel printemps !

 "Au bord de l'eau" Volume 1 traduit du chinois, présenté et annoté par Jacques Dars
Editions Folio 1142 pages.


lundi 8 avril 2013

Théâtre de poche.

Lui: Mais je vous aime beaucoup.
Elle: Manuel, qu'est ce que cela veut dire pour vous ce mot aimer, N'en avions nous déjà échangé... Nous sommes amis.
Lui: Aimer du verbe : "Amitier"*…
        Aimer amicalement :
* J’amite
Tu amites,
Il amite, nous amitons etc…
Ainsi, nous nous amitons fort !
Ne pas confondre avec émacier.

Venezia, par Max Emanuel Cencic et l’ensemble Il Pomo d’Oro



Max Emanuel Cencic, l’un des grands contreténors contemporains, a placé au cœur de sa saison 2013 le récital Venezia. Composé de grands airs baroques de la période vénitienne, le programme puise à la fois dans un répertoire populaire, comme les opéras de Vivaldi, et dans des manuscrits rares et méconnus (des compositeurs tels que Caldara, Gasparini, Galuppi ou Porta). C’est précisément cet éclectisme qui fait l’originalité d’un chanteur inclassable, qui se partage entre un grand respect pour la tradition classique et une liberté toute contemporaine, presque pop. Accompagné par l’ensemble Il Pomo d’Oro dirigé par son premier violon Riccardo Minasi, Max Emanuel Cencic donne son récital (entre autres nombreux établissements européens) au Cuvilliés-Theater de Munich, magnifique « bonbonnière » rococo du milieu du 18ème siècle. C’est dans ce théâtre que le récital Venezia est enregistré dans son intégralité. Intime et intense.


Notre nouvelle salle à manger est une salle à manger Masson recrée pour notre suite "Françoise Sagan"



Cette salle à manger art nouveau (Musée de l'Ecole de Nancy)
Salle à manger Masson date des années 1903-1906
Eugène Vallin (1856-1922), architecte, concepteur du mobilier
Victor Prouvé (1858-1943), sculpture de la cheminée, panneaux de cuir à décor de rosiers, plafond peint sur toile marouflée.
Acajou blond, cuir repoussé peint et doré, verre soufflé-moulé, bronze, peinture sur toile.
Cette salle à manger a été commandée à Eugène Vallin par Charles Masson, beau-frère d'Eugène Corbin pour son appartement de Nancy.
C'est l'ensemble le plus complet du musée, il a été donné par la veuve Marie Masson en 1938.
Crédit photo:

samedi 6 avril 2013

Lettres à un jeune poète


Excusez-moi, cher Monsieur,
si je ne me souviens qu’aujourd’hui – et avec gratitude – de votre lettre du 24 février. J’ai été souffrant tous ces temps-ci, non pas malade à vrai dire, mais accablé d’une lassitude qui tenait de l’influenza et me rendait incapable de quoi que ce fût.
À la fin, rien ne changeant, je suis parti vers cette mer du Midi qui m’avait déjà été bienfaisante. Mais je ne suis pas encore d’aplomb. Écrire me pèse. Prenez donc ces quelques lignes pour beaucoup plus.
Il faut d’abord que vous sachiez que vos lettres me font toujours plaisir. Je vous demande seulement de l’indulgence pour les réponses. Elles vous laisseront peut-être souvent les mains vides, car, au fond, et précisément pour l’essentiel, nous sommes indiciblement seuls.
Pour se conseiller, pour s’aider l’un l’autre, il faut bien des rencontres et des aboutissements. Toute une constellation d’événements est nécessaire pour une seule réussite. Aujourd’hui je ne voudrais vous parler que de deux choses. D’abord de l’ironie. Ne vous laissez pas dominer par elle, surtout à vos heures de sécheresse. Dans les moments créateurs efforcez-vous de vous en servir comme d’un moyen de plus pour saisir la vie. Employée pure, elle aussi est pure ; il ne faut pas en avoir honte. Si vous vous sentez trop de penchant pour elle, si vous redoutez avec elle une intimité grandissante, tournez-vous vers de grandes et graves choses, en face desquelles elle devienne petite et comme perdue. Gagnez les profondeurs : l’ironie n’y descend pas. Si elle vous accompagne jusqu’aux bords de la grandeur, cherchez si elle répond à une nécessité de votre être. Sous l’action des choses graves, ou bien elle se détachera de vous (c’est qu’elle n’était là que par accident), ou, vous étant vraiment innée, elle se forgera elle-même en instrument précieux et prendra sa place dans l’ensemble des moyens dont vous devez former votre art.
La seconde chose dont je voudrais vous entretenir est la suivante : De tous mes livres peu me sont indispensables : deux sont toujours parmi les choses à ma portée, où que je sois. Ici même ils sont près de moi. Ce sont : la Bible et les livres du grand poète danois Jens Peter Jacobsen.
À propos, connaissez-vous ses œuvres ? Vous pouvez facilement vous les procurer. Une partie en a paru, très bien traduite, dans la Bibliothèque Reclam. Procurez-vous le petit volume. Six nouvelles  et le roman Niels Lyhne. Commencez par la première nouvelle, qui a pour titre Mogens. Un monde vous saisira : le bonheur, la richesse, l’insondable grandeur d’un monde. Vivez quelque temps dans ces livres, apprenez-y ce qui vaut, selon vous, d’être appris ; mais surtout aimez-les. Cet amour vous sera mille et mille fois rendu, et quoi que devienne votre vie, il traversera, j’en suis certain, le tissu de votre être, comme une fibre essentielle, mêlée à celles de vos propres épreuves, de vos déceptions et de vos joies. S’il me fallait dire de qui j’ai appris quelque chose sur la nature créatrice, ses sources, ses lois éternelles, deux noms seulement me viendraient ; celui de Jacobsen, le grand, grand poète, et celui d’Auguste Rodin, ce sculpteur qui n’a pas son égal parmi tous les artistes d’aujourd’hui.
Et que tout vous réussisse !
Votre
Rainer Maria Rilke.
Viarregio, près Pise (Italie),
Le 5 avril 1903.
Le livre de poche (environ 5€uros)

mercredi 3 avril 2013

Sépulcre.

Lorsque le jeune empereur vit son ami Xia tomber à ses pieds terrassé par la souffrance, on raconte qu’il  posa la tête de celui-ci au revers de sa cuisse droite; lui caressant longuement le visage en murmurant un chant ancien.
On raconte l’indicible moment.

Mise en chantier de l'ouvrage


Derrière un filet de protection.

mardi 2 avril 2013

La salle à manger de la suite Françoise Sagan.

La salle à manger est fermée pour travaux.
Photographies non disponibles

Notre suite « Françoise Sagan » va supporter quelques travaux d’innovations. Nos amis russes nous quittent pour quelques temps. Elle sera habitée en mai prochain par le poète Robert Ganzo et son épouse.