Notre salon Arletty: dès le début des années 1930, Arletty est devenue une figure érotique, ce dont témoigne ce portrait de Moïse Kisling, datant de 1933. Crédits : © Moïse Kisling / ADAGP, Paris 2012 / Photo © Studio Monique Bernaz, Genève.

lundi 17 mars 2014

"Mademoiselle Kiki et les Montparnos" d'Amélie Harrault



Hommage au Paris des années 20, et à celle qui inspira de grands artistes.
CÉSAR DU MEILLEUR COURT-MÉTRAGE D’ANIMATION 2014.
"Kiki de Montparnasse" était la muse infatigable des grands peintres avant-gardistes du début du XXe siècle. Témoin incontestable d’un Montparnasse flamboyant, elle s’émancipera de son statut de simple modèle et deviendra reine de la nuit, peintre, dessinatrice de presse, écrivain et chanteuse de cabaret.

D’après Épicure :


Portrait d'Épicure, fondateur de l'épicurisme. 
(Copie romaine d'un original hellénistique).

« La raison nous permet de découvrir que les dieux ne se préoccupent en rien des affaires humaines et que la mort, nous privant de toute sensation, ne nous concerne pas. Une fois ces deux obstacles écartés, les deux buts positifs à poursuivre sont l’absence de troubles et la vie parmi les amis. Tel est le “quadruple remède” qui, appliqué avec constance, transforme en sage tout homme ordinaire. »

Roger-Pol Droit : Les Héros de la sagesse aux éditions Flammarion.
Coût 9€.

mercredi 5 mars 2014

Joe vu par Nadia


Joe
(Dessin peint sur papier kraft, collage)
Atelier d'art brut "La Cerisaie"
(95100)

Avant on s’amusait tellement avec toi.


Joe:
Je tai dit tout ce que j’ai dit à personne d’autre. Avant on s’amusait tellement avec toi. Fini tout ça    je dois te dire la vérité. Je l’ai toujours fait. Pas menti. Je t’ai amené ici pour me débarrasser de toi.     Il faut que tu apprennes à rester tout seul. Tu ne peux pas. Tu ne sauras jamais t’occuper de toi-même. Voila pourquoi tu ne peux pas me lâcher. Tu as mon peigne.  Il sort un peigne de la poche du pantin. Se peigne les cheveux. Range le peigne dans sa propre poche.  Je vais devoir te tuer.
Il sort. Il revient avec une brique.
Tu le sentiras pas. Salut. Il lâche la brique sur la tête du pantin. Ferme les yeux. Sois mort.
Il sort. Il revient avec une brique. Il s’arrête, fait quelques pas au hasard.
Le moindre problème dans notre maison Maman me frappe.  Sais pas pourquoi.  Est-ce que je suis censé changer le monde ? Il s’approche du pantin. Le regarde. Saleté verte sur ton visage. Vient de la brique. Si j’avais une torche il y aurait du sang là ou je marche entre toi et les briques.
Il lâche la brique sur la tète du pantin.  Il sort et revient avec une brique. Il la lâche sur la tête du pantin.
Ça suffit. Te laisserai pas ici quand se sera fait. Ruisseau là-derrière. Les gens des potagers y prenaient de l’eau pour les plantes. Crade.  Pleins de cageots et de caddies. Te jetterai pas dans l’eau.    Te coucherai sur la rive. Hors de vue. Les chats et les chiens t’auront pas. Si tu te changeais en fantôme tu entendrais le ruisseau couler quand il pleut. Pas de fantômes. Rien qui existe comme ça.
Il ramasse le pantin.  L’étreint à demi et, toujours à demi, joue à le balancer de gauche à droite.
T’es presque mort. Encore une.
Il dépose le pantin.

Extrait de « Les enfants » et « Onze débardeurs »
D’Edward Bond
Collection Scène ouverte
Éditeur : L’Arche