« Il n’y a pas fort longtemps que monsieur de Lanty
possède cet hôtel ?
- Si fait. Voici bientôt dix ans que le maréchal de Garigliano
le lui a vendu…
- Ah !
- Ces gens-là doivent avoir une fortune immense ?
- Mais il le faut bien.
- Quelle fête ! Elle est d’un luxe insolent.
- Les croyez vous aussi riche que le sont monsieur de
Nucingen ou monsieur de Gondreville ?
- Mais vous ne savez donc pas ? »
…
Personne ne savait de quel pays venait la famille de Lanty,
ni de quel commerce, de quelle spoliation, de quelle piraterie ou de quel
héritage provenait une fortune estimée à plusieurs millions. Tous les membres
de cette famille parlaient l’italien, le français, l’espagnol, l’anglais et
l’allemand, avec assez de perfection pour faire supposer qu’ils avaient dû
longtemps séjourner parmi ces différents
peuples. Etaient-ce des bohémiens ? Étaient-ce des flibustiers ?
« Quand ce serait le diable ! disaient de jeunes
politiques, ils reçoivent à merveille. »
« Le comte de Lanty eût-il dévalisé quelques Casauba, j’épouserais bien sa fille ! » s’écriait un
philosophe.
Qui n’aurait épousé Marianina, jeune fille de seize ans,
dont la beauté réalisait les fabuleuses conceptions des poètes orientaux ?
Extrait de « Sarrasine »
Extrait de « Sarrasine »
De Balzac
Editions Libretti
Coût 1,50€
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire