Sisyphe par von Stuck
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Peut-être tous les
dragons de notre vie sont-ils des princesses qui n’attendent que le moment de
nous voir un jour beaux et courageux. Peut-être que toutes les choses qui font
peur sont au fond des choses laissées sans secours qui attendent de nous le
secours. Pensez qu’il se produit quelque chose en vous, que la vie ne vous a
pas oublié, qu’elle vous tient dans sa main ; elle ne vous abandonnera pas.
Pourquoi voulez-vous exclure de votre vie toute inquiétude, toute souffrance,
toute mélancolie alors que vous ignorez leur travail en vous.
Aussi, ne devriez-vous
pas vous effrayer quand se lève devant vous une grande tristesse, comme vous
n’en n’avez jamais vu de tel.
Pourquoi vouloir vous
torturer en vous demandant d’où tout cela peut bien venir et à quoi tout cela
aboutira ?
Vous savez bien que vous
êtes dans des états transitoires et que vous ne désirez rien tant que de vous
transformer. Si certains de vos états sont maladifs, considérez que la maladie
est le moyen qu’a l’organisme pour se libérer de ce qui lui est étranger ; il
faut alors simplement l’aider à être malade, à avoir la maladie dans sa
totalité, à la laisser se déclarer, car c’est par là qu’il progresse…
Vous êtes le médecin qui
doit veiller sur lui même… Et voilà ce qu’il faut faire avant tout pour autant
que vous soyez votre médecin.
Rainer Maria Rilke «
lettres à un jeune poète » 1904
Le livre de poche (environ 5€uros)
Le livre de poche (environ 5€uros)
René Karl
Wilhelm Johann Josef Maria Rilke
Ancien secrétaire du
sculpteur Auguste Rodin était né dans une famille désunie. Une solitude dès
l'enfance.
Plus tard, il se détache
de tout et erre entre l'Italie, la Russie, en Espagne, au Danemark, A Prague,
Munich et Berlin, en France et en Suisse. Dans la solitude.
« Une seule chose
est nécessaire : la solitude. La grande solitude intérieure. Aller en soi-même
et ne rencontrer pendant des heures personne, c'est à cela qu'il faut parvenir.
Etre seul, comme l'enfant est seul. »
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