Lorsque le jeune
empereur vit son ami Xia tomber à ses pieds terrassé par la souffrance, on
raconte qu’il posa la tête de celui-ci
au revers de sa cuisse droite; lui caressant longuement le visage en murmurant
un chant ancien.
On raconte l’indicible moment. Xia était mort, on raconte
cela. On raconte que le prince, jeune empereur faisant le chemin inverse aperçu
sous le même cerisier le cadavre de Xia gisant décharné sous une
constellation de pétales.
On raconte que s’asseyant dans l’herbe, au milieu des
pétales mouillés,
Jambes allongées ; qu’il tira vers lui la dépouille du
brigand. Qu’il posa la tête de Xia presque vidée de sa chaire sur sa tunique moirée au niveau de son ventre. On raconte alors que cette noble personne dévisagea (comme un cri de douleur) l’orbite presque
vide du cadavre. On raconte que le doux homme se laissa pleurer jusqu’au lendemain,
au moment du soleil levant et que le sel de ses larmes brulèrent les lèvres et
les restes de parfums de Xia.
…
On raconte l’épouvante de chacun passant sur ce versant du
coteau. Quand chacun dans une légère bruine apercevait un corps décharné veillé
d’une bien étrange façon.
On disait encore dans tout l’empire : que dépourvu de courage, notre souverain fut pris d’un
ineffaçable chagrin.
Et de mémoire l’on me dit à l’heure des toasts
Que craignant d’être dupé un jour par son ami, notre céleste
personne aurait préféré plutôt que de connaitre cela
le glissement du sabre de Xia au niveau creux de l’abdomen.
Le temps passait, puis ce fut hier.
Un homme triste, me confia encore à moi marchand d’arcs et
de flèches que pris d’une solitude
extrême le jeune prince se donna la mort par pendaison.
On raconte…
Mais peu importe le conte
Ne vous dit-on pas, encore cette nuit qu’a la lueur de la
lune
Xia, murmure un chant ancien.
Que ne dit-on pas ?...
A la lueur rouge et jaune des lanternes.
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