Notre salon Arletty: dès le début des années 1930, Arletty est devenue une figure érotique, ce dont témoigne ce portrait de Moïse Kisling, datant de 1933. Crédits : © Moïse Kisling / ADAGP, Paris 2012 / Photo © Studio Monique Bernaz, Genève.

vendredi 17 mai 2013

Quelques éléments généalogiques concernant la famille Ganzo.

Rapportés par Catherine Henri Ménassé (fille de David Ménassé).
La famille Nathan (dont Isaac Nathan beau père plus tard de Moise lui même père de Robert Ganzo) est installée à Constantinople et dans le courant des années 1880, Isaac Nathan quittera la Turquie, avec toute sa famille, (Raphaël, Esther, Sarah, et Virginie) pour se rendre au Caire où il ouvre un commerce d'importation de tissus. A la suite d'une fête, Moïse Ganzo, (père de Robert Ganzo) qui habite alors à Port Saïd, et tient un commerce de colifichet, de dentelles et de soieries. Venant de France, il rencontre Esther, et l'épouse six mois plus tard.
L'année suivante tout le monde part au Venezuela, du fait de la situation politique complexe qui règne en Égypte.
Robert Ganzo fils de Moïse et d’Esther naît le 22 août 1898 à Caracas. Cette naissance est suivie 18 mois plus tard, par celle d’une petite Gracia et par celle de Rachel (vers 1910).
Au Venezuela Isaac Nathan se fait appeler « El-Baba », surnom qui lui restera.
En 1902, alors que la situation économique devient mauvaise pour lui à Caracas, « El-Baba » décide de partir pour Marseille où il ouvre un magasin de tissus au mètre, dans la Grand Rue juste en face d'une corsetière très connue des marseillaises : « Madame Eugénie ». Le magasin est tenu par "El-Baba" et ses deux filles Sarah et Virginie, quant à Raphaël il travaille comme étalagiste et fait des petites décorations dans différents commerces (café concerts en particulier).
Moïse Ganzo quitte à son tour le Venezuela en 1910 à cause de la dégradation de l'économie. Il s'expatrie à Bruxelles, au 330 chaussée d’Alsemberg, (tout près de l'altitude 100) et continue son commerce de colifichets et dentelles. 
Raphaël Nathan vient rendre visite aux Ganzo, et fait la connaissance d’une voisine de la famille Clara Van der Velt une Hollandaise. Il reste à Bruxelles. Esther et Moïse Ganzo voient naître à Bruxelles leur dernier enfant: Jacky.
Gracia et Isaac Nathan sont très fatigués. Isaac vend son commerce et se retire des affaires, et toute la famille quitte Marseille et va s'installer à Bruxelles chez Moïse Ganzo. "El Baba" lui donne tout l'argent qu'il à retiré de son commerce, et en échange prend sa retraite chez lui, la maison est très grande (15 pièces environ) et il y a de la place pour tout le monde. Isaac Nathan dit "El-Baba" décède vers 1925, un ou deux ans après la mort de sa femme Gracia.
En 1913, Isaac Ménassé, qui est en voyage d’affaire, trouve pension dans la maison Ganzo-Nathan.
Il s’éprend de Sarah Nathan fille d'Isaac Nathan et la demande en mariage. La guerre qui arrive remettra ce projet à plus tard. Ils se marieront quand même aux alentour de 1920.
David Ménassé (fils d'Isaac Ménassé et de Sarah Nathan) naît en Juillet 1921.
Enfin, Virginie, épouse, un peu contre l’avis de son père, Samuel Segoura, marchand de tapis d’orient. (Samuel Segoura est le frère de Maurice Segoura, un très grand antiquaire parisien de réputation internationale et spécialiste du mobilier du 18è siècle.) De caractère fantasque, celle que nous appelions tantine « Nini », eût un fil Roger, et se remaria après le décès de son mari avec un Monsieur Benichou, juif algérien vivant à Paris.
Entre 1937 et 1954, paraît l'essentiel de l'oeuvre poétique de Robert Ganzo: un maigre volume (une centaine de pages) mais d'un superbe éclat et d'une rare densité. Œuvre en deux temps qui naît avec Orénoque (1937), se poursuit avec Lespugue (1940), Rivière (1941), Domaine (1942) et reprend après-guerre avec Langage (1947), Colère (1951) et Résurgences (1954) qui marque en quelque sorte son éloignement de la poésie.
S'il ne fut pas célèbre, Ganzo ne fut pas ignoré. Ses pairs le reconnurent. Si Valéry s'inquiétait un peu de ce titre d'Orénoque que Ganzo donna à l'un de ses recueils, il ne lui ménagea ni son estime ni son attention. Léon-Paul Fargue préfacera dès 1938 ses Sept chansons pour Agnès Capri où le poète renoue avec la tradition de la chanson populaire au même moment que Desnos et Prévert. Comment ne pas rappeler au passage que Ganzo fut un des poètes dont les républicains espagnols récitaient des strophes.

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