Inauguré en juin 1903, cet hôtel de 359 chambres (dont dix neuf sont offertes aux indigents) plus une suite "Françoise Sagan" fut revisité par les architectes en 1920 dans un style « Art déco ». Il est situé au cœur même de la ville dans un cadre reposant et magnifique bordé de jardins.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjU-8sng0ZX5nU-ML23uNtH-T60BBwRwKlWodFPJlGOcvBZq9SRC3Ud5foWWQZe33XbmHFTqxwn4kRce2QaNQm0MOv5mtQWlrKLOvp8DGDG0ZDAX5317tcoXigvK4peZBHSQjdhNWrv1yM/s1600/Arletty.jpg)
Notre salon Arletty: dès le début des années 1930, Arletty est devenue une figure érotique, ce dont témoigne ce portrait de Moïse Kisling, datant de 1933. Crédits : © Moïse Kisling / ADAGP, Paris 2012 / Photo © Studio Monique Bernaz, Genève.
jeudi 28 novembre 2013
samedi 23 novembre 2013
vendredi 22 novembre 2013
Je m’en vais me manger !
Je m’en vais me manger ! Bétïa* ! Viens au moins et
regarde bien, afin que, lorsque je trépasserai de cette vie à l’autre, tu
puisses crier : « jésus ! » Par où est-ce que je dois
commencer à me manger ? Je vais commencer par les pieds, car si je commençais
par les mains, après, je ne pourrai plus m’aider à manger le reste. Bétïa, dis
au moins un « pata-noster » pour
moi ! Allons, adieu : je commence. Il se mord un mollet et se fait mal. Je ne pourrai certainement pas
me manger tout entier. Mais je me mangerai assez pour crever d’indigestion.
La voix de Ruzante :
« Si je pouvais être sur
« Que tu m’aimes de bon cœur… »
« La faridondaine
« la faridondon
« Tirelireli
« tirelirela… »
Angelo Beolco, dit Ruzante
(Né vers 1496 et mort le 17 mars 1542 à Padoue)
Est un écrivain,
dramaturge et acteur italien du XVIe siècle.
Extrait de La Moscheta
Collection « scène ouverte »
Editeur L’Arche
*Bétïa est la femme de Ruzante.
La «langue moscheta» est une expression par laquelle on qualifiait un discours élevé.
*Bétïa est la femme de Ruzante.
La «langue moscheta» est une expression par laquelle on qualifiait un discours élevé.
jeudi 21 novembre 2013
Intermède: À quoi ça sert l'amour
Edith Piaf avec Théo Sarapo
Edith Piaf avec Théo Sarapo
Theophánis Lamboukas est le fils d'un couple d'origine
grecque orthodoxe. Son père, coiffeur, s'établit près de Paris, à La
Frette-sur-Seine (Seine-et-Oise, aujourd'hui Val-d'Oise). Le jeune Theophánis
commence à chanter de bonne heure et participe à dix-huit ans à un concours de
chant. Il fréquente une école de commerce et travaille dans le salon de
coiffure de son père. En 1956, son service militaire l'amène à partir durant 33
mois en Algérie.
Revenu à Paris, il passe ses soirées à
Saint-Germain-des-Prés, où un ami le fait connaître à Édith Piaf, qui le prend
rapidement comme secrétaire. La grande chanteuse, divorcée depuis 1956 de son
premier mari, est séduite par la voix remarquable du jeune homme. Elle l'encourage
à suivre des cours de chant professionnel et lui donne comme nom de scène «
Théo Sarapo », σ’αγαπώ ou s'agapó (« Je t'aime
» en grec) étant le seul mot grec qu'elle connaisse.
Le 9 octobre 1962, à la mairie du 16e arrondissement de
Paris, Théo Sarapo, âgé de 26 ans, épouse Édith Piaf qui a vingt ans de plus et
est alors gravement malade. Le
mariage religieux a
lieu à l'église orthodoxe grecque.
mardi 19 novembre 2013
Joe
Terrain abandonné prés
d’une voie ferrée.
Crépuscule.
Joe entre. Il porte un
pantin rembourré qui fait à peu prés la moitié de sa taille, vêtu d’une veste
aux couleurs vives, d’un pantalon gris sombre, d’une chemise blanche, d’une
cravate rayée et de chaussures marron. Ses vêtements suggèrent un uniforme scolaire.
JOE. Tard. Noir bientôt. Ici c’était les potagers avant.
Pour ça les petites cabanes. Elles s’écroulent. Ils disent quelles sont hantées.
Araignées dedans. Pointe le doigt.
Voie ferrée.
Pleure pas. J’aurais pas du t’amener avec moi aujourd’hui. Je t’ai amené parce que tu pleurais.
Maintenant tu pleurs encore plus. Tu as peur ? Tu
n’aimes pas le noir. Ça ira pour cette nuit. Tu as faim ? Je t’apporterais des bonbons demain matin.
Quels bonbons je dois t’apporter ?
Mon gouter sera froid. Maman me fera la guerre. Elle attend
pour sortir. Si tu pouvais marcher on rentrerait ensemble. Je te lâcherais devant la porte de chez toi.
Resterais dehors dans la rue. Les entendrais dedans t’engueuler d’être en
retard. On en rirait demain matin. Ça c’était ma veste avant. Te l’ai passé quand j’ai trop grandi
pour la mettre. Je mets toujours mes affaires dans les poches. Cachète secrète. Pleurs pas.
- maintenant il va pleurer encore plus. Quels bonbons tu
veux ? Je les achèterai avec l’argent des clopes de maman. Dirai je l’ai
perdu. Elle ne me croira pas. Je m’en fiche.
Pourquoi je te traine partout ? Tu me causes des
ennuis. Pas allé en classe aujourd’hui à cause de toi
Maman ne veut plus de toi dans la maison. Elle t’enverrait à
la vente de charité. « C’est là que tu l’as gagné à la tombola. Ramène-le.
Tires-en un peu d’argent » ou te jetterait à la poubelle quand je suis en
classe. Tu me fixes des yeux. Si tu étais réel on se disputerait. Ça serait
fini ! Je te dirai barre-toi ! Je dois même parler à ta place.
Parfois je m’entends parler et crois que c’est toi. Quelqu’un m’écouterait là
il penserait que je suis fou. Faut qu’on arrête ! Je suis trop vieux pour
toi ! Tu n’es rien ! Un pantin rembourré !
C’est pas ma faute si t’es pas réel. C’est mieux pour toi
comme ça. Pas d’examens. Pas de
commissions « range tout ça. Je ne vais pas nettoyer ta
chambre ! »
Quels bonbons tu veux ? Je ne sais même pas ceux que tu
préfères. Je te donne les miens. Je pensais juste que c’était ceux-là.
Sans lever les yeux. Quand
il commence à faire noir le ciel est sale. Rayé. Oublié de se laver la figure.
...
Extrait de « Les enfants » et « Onze débardeurs »
...
Extrait de « Les enfants » et « Onze débardeurs »
Collection Scène ouverte
Éditeur : L’Arche
jeudi 14 novembre 2013
Le bonheur :
« Si l’on en
croit la plupart des récits, le sage connait la joie suprême en s’absentant du
bonheur lui-même, en préférant au bonheur toujours autre chose, en prétendant
de surcroit que cet au-delà du bonheur est infiniment supérieur à ce que les insensés
que nous sommes persistons, aveuglément, à quémander de l’existence.
Contrairement à ce qu’on
croit généralement, ce goût pour le détachement du bonheur est actif aussi bien
en Occident qu’en Orient. En fait, sous des attitudes au premier abord très différentes,
comme celle d’Epicure et celle de Confucius, que rien ne semble relier, se
discernent les lignes d’un même paradoxe – celui du bonheur par indifférence ».
Roger-Pol Droit : Les Héros de la sagesse aux éditions
Flammarion.
Coût 9€.
lundi 11 novembre 2013
Mes Philippines:
A 25 ans j’endossais l’identité d’assistant photographe pour
un reportage de guerre aux Philippines.
(Comme mentionné sur mon passeport de l'époque).
(Comme mentionné sur mon passeport de l'époque).
Dans le Sud, (non loin de Mindanao la
grande île où était concentrée la minorité musulmane et les
séparatistes musulmans du Front Moro s’opposant depuis les années 1970 au
pouvoir de Manille, très proche de l'Église catholique).
C’est auprès d’eux que nous avions pris rendez-vous.
J’ai vu là en janvier 1976 de jeunes guérilleros de 16 ans poussés par leurs aînés âgés de 30 ou 40 ans. se jeter à l’assaut de militaires.
J’ai vu un journaliste correspondant de la "UNE" (chaîne de télévision française de
l’époque) offrir à l’un des chefs de la guérilla un poignard allemand portant
l’insigne nazi sur son pommeau parce que ce guérillero faisait collection de
poignards.
Quelques jours plus tard, vers midi ou une heure de
l’après-midi, et suite à un assaut commandité par la presse contre des
militaires, et ce, afin de pouvoir revenir en France avec des images…
J’ai vu deux jeunes hommes allongés à terre et dépossédés de
la moitié de leur visage de par l’impact du projectile qui les avait frappés.
Les mouches déjà par centaines se repaissaient de cette
blessure.
D’autres combattants, frères, sœurs ou amis, (une vingtaine) préparaient la niche qui devait protéger leur corps dans la
mort. Les linges blancs des linceuls venaient d'être apportés.
Nous filions en file indienne, nous remontions par un chemin noyé de soleil et sec. C’est le souvenir que j’en ai. Notre étrange travail nous empêchait d’éprouver de quelconques sentiments. Il me restait alors quelques mètres au dessus d’eux l’image de deux visages anonymes et meurtris.
Nous filions en file indienne, nous remontions par un chemin noyé de soleil et sec. C’est le souvenir que j’en ai. Notre étrange travail nous empêchait d’éprouver de quelconques sentiments. Il me restait alors quelques mètres au dessus d’eux l’image de deux visages anonymes et meurtris.
Le lendemain, après une nuit agitée où nous entendions à
intervalles réguliers les explosions de possibles mortiers ; on me dit que les
militaires avaient alors détruits par le feu depuis la mer tout un village et
cela pour un jeu de rôle déloyal. Celui que nous avions créé.
J’avais 25 ans, aujourd’hui j’en ai 56. J’ai si peu parlé de
cela.
En ouvrant ce matin le passeport de ce voyage dont une
grande partie c’est faite (depuis la Malaisie) dans une totale discrétion, clandestinement, avec l’aide de contrebandiers ; je
vois que notre retour des Philippines au port de Sandakan (Malaisie, au nord-ouest de l'île de Bornéo) s’est officiellement
effectué le 3 février 1976.
Je revenais de cette jungle les chevilles quelque peu gangrenées.
Ecrit en 2006.
Je revenais de cette jungle les chevilles quelque peu gangrenées.
Ecrit en 2006.
Rebelle du Front de
libération islamique Moro.
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vendredi 8 novembre 2013
Martial Caillebotte (1853-1910) "Credo"
Martial Caillebotte: Messe solennelle de Pâques « Credo »
Mathilde Verolles,
soprano ; Patrick Garayt, ténor ; Eric Martin-Bonnet, basse ; Mathias Lecomte,
orgue
Chœur régional
Vittoria d’Ile-de-France
Orchestre Pasdeloup
Michel Piquemal,
direction
1CD aux éditions
Sisyphe020
jeudi 7 novembre 2013
"Les dragons de notre vie" A Franz Xaver Kappus.
Sisyphe par von Stuck
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Peut-être tous les
dragons de notre vie sont-ils des princesses qui n’attendent que le moment de
nous voir un jour beaux et courageux. Peut-être que toutes les choses qui font
peur sont au fond des choses laissées sans secours qui attendent de nous le
secours. Pensez qu’il se produit quelque chose en vous, que la vie ne vous a
pas oublié, qu’elle vous tient dans sa main ; elle ne vous abandonnera pas.
Pourquoi voulez-vous exclure de votre vie toute inquiétude, toute souffrance,
toute mélancolie alors que vous ignorez leur travail en vous.
Aussi, ne devriez-vous
pas vous effrayer quand se lève devant vous une grande tristesse, comme vous
n’en n’avez jamais vu de tel.
Pourquoi vouloir vous
torturer en vous demandant d’où tout cela peut bien venir et à quoi tout cela
aboutira ?
Vous savez bien que vous
êtes dans des états transitoires et que vous ne désirez rien tant que de vous
transformer. Si certains de vos états sont maladifs, considérez que la maladie
est le moyen qu’a l’organisme pour se libérer de ce qui lui est étranger ; il
faut alors simplement l’aider à être malade, à avoir la maladie dans sa
totalité, à la laisser se déclarer, car c’est par là qu’il progresse…
Vous êtes le médecin qui
doit veiller sur lui même… Et voilà ce qu’il faut faire avant tout pour autant
que vous soyez votre médecin.
Rainer Maria Rilke «
lettres à un jeune poète » 1904
Le livre de poche (environ 5€uros)
Le livre de poche (environ 5€uros)
René Karl
Wilhelm Johann Josef Maria Rilke
Ancien secrétaire du
sculpteur Auguste Rodin était né dans une famille désunie. Une solitude dès
l'enfance.
Plus tard, il se détache
de tout et erre entre l'Italie, la Russie, en Espagne, au Danemark, A Prague,
Munich et Berlin, en France et en Suisse. Dans la solitude.
« Une seule chose
est nécessaire : la solitude. La grande solitude intérieure. Aller en soi-même
et ne rencontrer pendant des heures personne, c'est à cela qu'il faut parvenir.
Etre seul, comme l'enfant est seul. »
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