Notre salon Arletty: dès le début des années 1930, Arletty est devenue une figure érotique, ce dont témoigne ce portrait de Moïse Kisling, datant de 1933. Crédits : © Moïse Kisling / ADAGP, Paris 2012 / Photo © Studio Monique Bernaz, Genève.

lundi 24 juin 2013

Au salon Arletty:


Là, fourmillaient, s’agitaient et papillonnaient les plus jolies femmes de Paris, les plus riches, les mieux titrées, éclatantes, pompeuses, éblouissantes de diamants ! Des fleurs sur la tête, sur le sein, dans les cheveux, semées sur les robes, ou en guirlandes à leurs pieds.
C’était de légers frémissements de joie, des pas voluptueux qui faisaient rouler les dentelles, les blondes*, la mousseline autour de leurs flancs délicats. Quelques regards trop vifs perçaient ça et là, éclipsaient les lumières, le feu des diamants et animaient encore des cœurs trop ardents.
On surprenait aussi des airs de tête significatifs pour les amants, et des attitudes négatives pour les maris. Les éclats de voix des joueurs, à chaque coup imprévu, le retentissement de l’or se mêlaient à la musique, au murmure des conversations ;  pour achever d’étourdir cette foule enivrée par tout ce que le monde peut offrir de séductions, une vapeur de parfums et l’ivresse générale agissaient sur les imaginations affolées.

* Dentelles de soie. Courant d’air.

Extrait de « Sarrasine »
De Balzac
Editions Libretti
Coût 1,50€

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