…
Là, fourmillaient, s’agitaient et papillonnaient les plus
jolies femmes de Paris, les plus riches, les mieux titrées, éclatantes,
pompeuses, éblouissantes de diamants ! Des fleurs sur la tête, sur le
sein, dans les cheveux, semées sur les robes, ou en guirlandes à leurs pieds.
C’était de légers frémissements de joie, des pas voluptueux
qui faisaient rouler les dentelles, les blondes*, la mousseline autour de leurs
flancs délicats. Quelques regards trop vifs perçaient ça et là, éclipsaient les
lumières, le feu des diamants et animaient encore des cœurs trop ardents.
On surprenait aussi des airs de tête significatifs pour les
amants, et des attitudes négatives pour les maris. Les éclats de voix des
joueurs, à chaque coup imprévu, le retentissement de l’or se mêlaient à la
musique, au murmure des conversations ;
pour achever d’étourdir cette foule enivrée par tout ce que le monde
peut offrir de séductions, une vapeur de parfums et l’ivresse générale
agissaient sur les imaginations affolées.
* Dentelles de soie. Courant d’air.
Extrait de « Sarrasine »
De Balzac
Editions Libretti
Coût 1,50€
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