Vous aimer c’est fêter votre image en l’absence
Au point de vous toucher du doigt,
C’est donner corps à votre essence.
Je m’écoute et voici : ma bouche à votre voix !
Ce matin tu boudais, tu brûlais à l’avance le livre que mon
cœur composait contre toi,
Tu fuyais, me privant de ta saine démence,
Et déjà tu reviens relever notre croix !
Pareille espièglerie est faite de bois grave.
Notre jeu s’en nourrit. Si c’est une oie qu’on gave
C’est que la lune est proche ou nous devons tuer.
C’est aussi que le rite illumine les tiges.
Tu ris, tu me reprends à deux pas du vertige.
Vous aimer est-ce donc à ce point ruser ?
Extrait des « leçons d’Edgard »
Œuvres poétique
Chez ACTES SUD
(830 pages 30€)
Et si jamais ma pauvre
âme amoureuse
Ne doit avoir de bien
en vérité,
Faites au moins
qu’elle en ait en mensonge.
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