Inauguré en juin 1903, cet hôtel de 359 chambres (dont dix neuf sont offertes aux indigents) plus une suite "Françoise Sagan" fut revisité par les architectes en 1920 dans un style « Art déco ». Il est situé au cœur même de la ville dans un cadre reposant et magnifique bordé de jardins.
samedi 29 juin 2013
"Paris has got guns and girls"
lundi 24 juin 2013
Au salon Arletty:
…
Là, fourmillaient, s’agitaient et papillonnaient les plus
jolies femmes de Paris, les plus riches, les mieux titrées, éclatantes,
pompeuses, éblouissantes de diamants ! Des fleurs sur la tête, sur le
sein, dans les cheveux, semées sur les robes, ou en guirlandes à leurs pieds.
C’était de légers frémissements de joie, des pas voluptueux
qui faisaient rouler les dentelles, les blondes*, la mousseline autour de leurs
flancs délicats. Quelques regards trop vifs perçaient ça et là, éclipsaient les
lumières, le feu des diamants et animaient encore des cœurs trop ardents.
On surprenait aussi des airs de tête significatifs pour les
amants, et des attitudes négatives pour les maris. Les éclats de voix des
joueurs, à chaque coup imprévu, le retentissement de l’or se mêlaient à la
musique, au murmure des conversations ;
pour achever d’étourdir cette foule enivrée par tout ce que le monde
peut offrir de séductions, une vapeur de parfums et l’ivresse générale
agissaient sur les imaginations affolées.
* Dentelles de soie. Courant d’air.
Extrait de « Sarrasine »
De Balzac
Editions Libretti
Coût 1,50€
vendredi 21 juin 2013
Carmen Linares
La vingt-troisième édition du Festival flamenco de Nîmes a
apporté une nouvelle preuve que le Sud de la France, et Nîmes en particulier,
sont regardés comme des territoires flamencos, non seulement par les Gitans et
les enfants de l’immigration espagnole qui y vivent, mais aussi par les plus
grands artistes andalous qui adorent s’y produire. Ceux-ci se montrent très
sensibles à l’afición qu’ils y sentent. Cette année, la plupart des spectacles
ont proposé différentes synthèses de ce qui fait aujourd’hui l’extraordinaire
richesse de l’arte flamenco.
C’est à la fin du XVIIIème siècle que remonte l’apparition
des premiers cantaores. Dépourvue d’accompagnement musical, leur plainte est
nue, sauvage, c’est un cri déchirant, l’expression d’un trop-plein de
souffrance, écho des siècles de silence et d’oppression. Toute l’esthétique flamenca
est née de ce cri primordial. Aujourd’hui encore, la plupart des cantes
débutent par un « ay » douloureux. Au cours du XIXème siècle, un ensemble va
peu à peu se constituer, qui regroupera différents palos, (« genres » ou «
formes ») définis par un rythme, une harmonie et une humeur spécifiques. Les
plus anciens de ces chants, tonás, martinetes, soleares et siguiriyas,
constituent ce que l’on appelle le cante jondo (« chant profond »).
L’accompagnement à la guitare y est encore rare, souvent réduit à quelques
accords. Mais avec la professionnalisation du flamenco, des groupes se forment
pour proposer des spectacles plus complets, englobant les trois principales
disciplines du flamenco, le chant, la danse et la guitare. Le répertoire
s’étend alors.
Depuis les années 70, il s’est en outre ouvert à toutes les
modernités musicales et chorégraphiques. Pop, jazz, contemporain, oriental,
aucun registre ne lui résiste, sa dynamique propre lui permettant toujours de
rester un et multiple à la fois.
mercredi 19 juin 2013
Ce qui compte ?
Ce qui compte ? voler, voir la terre de très haut,
parler aux cigognes, devenir ouragan ou fouet, flèche, éclair, n’être plus qu’une
action continue, fluide, instantanée,
qui ignore ce que veut dire hésiter, trembler, échouer – et même vouloir.
Roger-Pol Droit : Les Héros de la sagesse aux éditions
Flammarion.
Coût 9€.
lundi 17 juin 2013
mercredi 12 juin 2013
"De nuit je me suis énamouré"
De nuit je me suis
enamouré
Et la lune m'a dupé
La prochaine fois quand je m’enamourerai petite,
Que ce soit de jour en plein soleil.
*
Au bord de la mer
Je dois aller vivre
Pour voir si je vois
venir
Le petit bateau de
pêche.
Et si je le vois sur les flots,
Sur lui tu dois
m’embarquer
Mon amant est jeune marin
Il navigue sur la mer.
*
De sources en
rivières,
Je t’aperçois toujours au lavoir
Ensorceleuse de mes
yeux
Qui navigue sur la
mer
On me dit de
t’attendre encore
Mais moi je ne puis attendre
Ensorceleuse de mes
yeux,
lundi 10 juin 2013
L'autre jardin
Scène 4
Eglé un instant seule,
Azor parait vis-à-vis d’elle
Eglé, continuant et se
tâtant le visage. Je ne me lasse point de moi. (Et puis, apercevant Azor, avec frayeur.) Qu’est-ce que c’est que cela,
une personne comme moi ?... N’approchez point (Azor étendant les bras d’admiration et souriant. Eglé continue.) La
personne rit, on dirait qu’elle m’admire. (Azor
fait un pas.) Attendez… ses regards sont pourtant bien doux… savez-vous
parler ?
Azor. Le plaisir de vous voir ma d’abord ôté la
parole ;
Eglé, gaiement. La
personne m’entend, me répond, et si agréablement !
Azor. Vous me ravissez.
Eglé. Tant mieux.
Azor. Vous m’enchantez.
Eglé. Vous me plaisez aussi.
Azor. Pourquoi donc me défendez-vous d’avancer ?
Eglé. Je ne vous le défends plus de bon cœur.
Azor. Je vais donc approcher.
Eglé. J’en ai bien envie. (Il avance.) Arrêtez un peu… que je suis émue !
Azor. J’obéi, car je suis à vous.
Eglé. Elle obéit ; venez donc tout à fait, afin d’être
à moi de plus près. (Il vient.) Ah !
La voilà, c’est vous, qu’elle est bien faite ! En vérité, vous êtes aussi
belle que moi.
Azor. Je meurs de
joie d’être auprès de vous, je me donne à vous, je ne sais pas ce que je sens,
je ne saurais le dire.
Eglé. Hé ! C’est tout comme moi.
Azor. Je suis heureux, je suis agité.
Eglé. Je soupire.
Azor. J’ai beau être auprès de vous, je ne vous vois pas
encore assez.
Eglé. C’est ma pensée, mais on ne peut pas se voir
davantage, car nous sommes là.
La dispute
Marivaux (1688-1763)
www.librio.net
Coût 2€uros
vendredi 7 juin 2013
mercredi 5 juin 2013
De David Kawan : -Saisons- Chansons un peu tristes - à M.
David Kawan : -Saisons-
Chansons un peu tristes - à M.
Divertimento
Souffle les pavés du canal
Mêle une larme à mon ruisseau
Énumère les heures du bancal
De courants d'air en courants d'eau
Divertimento
Dessine ta main à l'encre noire
Confie ton envie aux impros
Viens dans ma nuit et fais lui voir
Ta frime c'est bien plus que l'ego
Divertimento
Renomme un à un les nuages
Désaxe le ciel au saxo
Effeuille le lit des outrages
Que j'y fasse vriller ton solo
Si seulement nous avions su
Nous défaire de cette évidence
Garder la raison bien en vue
Quand nos corps brûlaient d'inconscience
Si seulement nous n'avions pas
Cru que le désir est sincère
Nous aurions su que cette affaire
N'était que...
Raconte-nous une belle histoire
Fais de la rime sur mon dos
Tes souvenirs d'enfant Mozart
Rejoue-les moi en legato
Divertimento
Pointe de ton pas mon Paris
Accorde une aumône aux moineaux
Ouvre-moi tes sens interdits
Donne ta rue à mon badaud
Divertimento
Incendie-moi et sans le dire
Ton feu de paille à fleur de peau
Peut bien ravager mon empire
Donner ton sang à mes sanglots
Si seulement nous avions fait
Ce que nous disaient les plus sages
Nous aurions compris bien plus tôt qu'il est
Périlleux de croire aux mirages
Si seulement je n'avais plus
Tenté de conjurer le sort
Alors que tu ne faisais que
Céder au...
Encanaille-moi dans le factice
Travestis un dernier tango
Retiens les gestes qui trahissent
Reprends ce qui serait de trop
Divertimento
Vends-moi des toujours à crédit
Laisse passer encore un métro
Pour un baiser comme un répit
Comme un adieu mais sans le mot
Divertimento
Mets donc un point à mon final
Et finalement de là-haut
Regarde-moi dans le banal
Tu pourrais bien me trouver beau
Si seulement je t'oubliais
Comme toi tu le fis aussitôt
Que se perdit notre chemin
Tout en bas de la rue Soufflot
Si seulement j'oubliais tout
Ce qui agite mon cerveau
Pourrais-je moi aussi prendre goût
Pour ce jeu...
Divertimento
Divertimento
Divertimento
Divertimento
Un ploc dans l'eau
Haïku
« Paix du vieil étang.
Une grenouille plonge.
Bruit de l'eau. »
(Poète japonais du XVII siècle)
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