Je ne suis jamais là. Jamais présent.
Je file au gré de mes sentiments, sur de grandes vagues porteuses
d’espoir
Rien, aucun abîme ; parfois de petits écueils, les vicissitudes
de la vie quotidienne comme tous et chacun. Des contradictions.
Des rencontres des centaines de rencontres, et toujours sur moi leurs
empruntes leurs douces et chaleureuses empruntes
D’autres plus fortes, rarement brutales ; quoique
…
Enfant, Jai cassé des lunettes aux filles.
Plus tard j’ai tiré les longs cheveux des garçons.
J’étais un guerrier sans foi ni loi
J’avais pour seul maître le despotique ceinturon de mon père.
Je rêvais déjà mes futures rencontres ; Dali, « El
Cordobés », Aldrin et Collins ; le poète Robert Ganzo.
Siddhârta Gautama rencontré à Cormeilles.
Je ne savais rien ; cancre intellectuellement ignorant
Je nourrissais ma vie, ma peau de rêves éveillés et de mirages.
Ainsi, J’ai imaginé ma destinée très jeune, et c’est comme ça que j’ai
vécu, avec eux ; pour eux, (mes rêves) fidèle et noblement.
J’accompagnais de ma foulée la flamme des jeux olympiques de Grenoble
en 1968.
J'ai connu mille joies et si peu de chagrins.
Souvent des amours contrariés hors de porté du monde des adultes qui
eux ni connaissaient rien en attachements.
Et chacune de mes rencontres amoureuses fut teinte de secret et
d’éclats.
L’Espagne m’offrit ce quelle avait de plus beau, de plus vertueux et
de mystique ; ses chants ; le flamenco et le « duende ».
Alors j’ai chanté et chante encore à capella ou bien accompagné par
d’entreprenants musiciens. Jaime la scène et le public avec ferveur.
Adolescent, en Espagne, la Corogne, Barcelone ; Torremolinos
(Malaga) ou Madrid mon plaisir je le trouvais dans la rue entre un montreur de
chèvres ; gitan, un tambourineur, un singe, des saltimbanques pour dix
sous, un arroseur de trottoirs ; des chants lancés dune fenêtre a une
autre ; des ouvriers avec leurs amples compliments faits aux femmes et de
superbes voyous.
Je m’engaillardissais orgueilleusement le feu à l’âme et au ventre.
Vivant dans une famille
aisée ; faisant mes études dans des établissements français, je me fis
français et grâce à ce titre de noblesse, à ce consulat, je devins conquérant
(dans les années 1965) de terrains vagues à la dérive ; de papiers enflammés
et de bouteilles vides sentant la bière « Cruz blanca » ; de
fracas de verres et de lance-pierres.
Je fus un chef de bande je l’avoue souvent couard et en réalité peu
téméraire ; mais considéré comme « LE FRANÇAIS »
Et je braillais à moi-même ces vers de Victor Hugo à la sortie du
lycée :
« Les carnages, les
victoires,
Voilà notre grand
amour ;
Et les multitudes
noires
Ont pour grelot le
tambour.
…
Notre bonheur est
farouche ;
C'est de dire : Allons
! Mourons !
Et c'est d'avoir à la
bouche
La salive des
clairons.
…
L'acier luit, les
bivouacs fument ;
Pâles, nous nous
déchaînons ;
Les sombres âmes
s'allument
Aux lumières des
canons.
…
On pourrait boire aux
fontaines,
Prier dans l'ombre à
genoux,
Aimer, songer sous les
chênes ;
Tuer son frère est
plus doux.
…
On se hache, on se
harponne,
On court par monts et
par vaux ;
L'épouvante se
cramponne
Du poing aux crins des
chevaux. »
Extrait de : Depuis
six mille ans la guerre
Mais mon élan feint d’avant les batailles mon lyrisme avant de tomber
au terrain vague, mon ambassade subjuguait mes camarades.
Pendant l’assaut, je me couchais et faisais semblant d’être déjà
mort alors que mes compagnons s’en donnaient à cœur joie à distribuer
et donner des coups.
L’affaire terminée, je
reprenais mes esprits parmi le monde des vivants. J’apparaissais alors comme
neuf dans ma veste à col MAO et ma démarche chancelante voire victorieuse
forçait encore l’admiration sous un ciel ourdi d’orages verts et jaunes tandis
que s’acheminait vers nous un troupeau de chèvres et leur chevrier.
Dieu que j’ai aimé mes soldats.
Sorti de l’adolescence, j’ai photographié le mondain madrilène et beaucoup
plus tard à l’âge de vingt-six ans la guerre aux Philippines.
Mais, à dix huit ans jeune photographe pour une agence de presse (Coprensa) toujours à Madrid,
Je photographiai, et m’acoquinais alors avec une école de cirque dont
je devins en 1969 leur Mr. Loyal lors de leur tournée en France.
Voila.
C’est un peu ça ; pour le reste, nous en parlerons de vive voix
Devant un café ou un chocolat viennois.
Mais la réalité me rappelle à elle à onze heures onze. A cet instant
présent je dois m’occuper de
« La vieille dame centenaire ». Nous en prenons grand soin.
A très bientôt.
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