La scène est à la campagne comme précédemment
…
Eglé, regardant. Ah !
Carise, approchez venez voir, il y a quelque chose qui habite dans le ruisseau
qui est fait comme une personne, et elle parait aussi étonnée de moi que je le
suis d’elle.
Carise, riant. Eh !
Non, c’est vous qui vous y voyez, tous les ruisseaux font cet effet là.
Eglé. Quoi ! C’est à moi, c’est mon visage ?
Carise. Sans doute.
Eglé. Mais savez-vous bien que cela est très beau, que cela fait
un objet charmant ? Quel dommage de ne pas l’avoir su plus tôt !
Carise. Il est vrai que vous êtes belle.
Eglé. Comment, belle, admirable ! Cette découverte m’enchante
(elle se regarde encore.)
Le ruisseau fait toutes mes mines, et toutes me plaisent.
Vous devez avoir eu bien du plaisir à me regarder Mesrou et vous. Je passerais
ma vie à me contempler ; que je vais m’aimer à présent !
Carise. Promenez vous à votre aise, je vous laisse pour
rentrer dans votre habitation, où j’ai quelque chose à faire.
Eglé. Allez, allez, je ne m’ennuierai pas avec le ruisseau.
La dispute
Marivaux (1688-1763)
www.librio.net
Coût 2€uros
Il me semble pas connaître la suite
RépondreSupprimerou bien j'ai oublié Manuel
c'est donc bien à vous de continuer
gourmandement