Forte de sa résidence au festival de Flamenco de Nîmes, la première organisée par la manifestation, Rocío Molina a conçu "Afectos". Ce spectacle questionne les sentiments et l'existence à travers un jeu de silences, d'éclats de voix et de chocs du corps. Simplement soutenue par la voix de Rosario La Tremendita et la contrebasse de Pablo Martin, la danseuse sillonne les thématiques du désir, de la souffrance, de la (non) communication entre les individus et de l'imperfection.
Inauguré en juin 1903, cet hôtel de 359 chambres (dont dix neuf sont offertes aux indigents) plus une suite "Françoise Sagan" fut revisité par les architectes en 1920 dans un style « Art déco ». Il est situé au cœur même de la ville dans un cadre reposant et magnifique bordé de jardins.
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Notre salon Arletty: dès le début des années 1930, Arletty est devenue une figure érotique, ce dont témoigne ce portrait de Moïse Kisling, datant de 1933. Crédits : © Moïse Kisling / ADAGP, Paris 2012 / Photo © Studio Monique Bernaz, Genève.
jeudi 30 janvier 2014
“Afectos“de Rocío Molina et Rosario La Tremendita au festival de Flamenco de Nîmes
Forte de sa résidence au festival de Flamenco de Nîmes, la première organisée par la manifestation, Rocío Molina a conçu "Afectos". Ce spectacle questionne les sentiments et l'existence à travers un jeu de silences, d'éclats de voix et de chocs du corps. Simplement soutenue par la voix de Rosario La Tremendita et la contrebasse de Pablo Martin, la danseuse sillonne les thématiques du désir, de la souffrance, de la (non) communication entre les individus et de l'imperfection.
mardi 28 janvier 2014
"Je m’écoute et voici : ma bouche à votre voix !"
Vous aimer c’est fêter votre image en l’absence
Au point de vous toucher du doigt,
C’est donner corps à votre essence.
Je m’écoute et voici : ma bouche à votre voix !
Ce matin tu boudais, tu brûlais à l’avance le livre que mon
cœur composait contre toi,
Tu fuyais, me privant de ta saine démence,
Et déjà tu reviens relever notre croix !
Pareille espièglerie est faite de bois grave.
Notre jeu s’en nourrit. Si c’est une oie qu’on gave
C’est que la lune est proche ou nous devons tuer.
C’est aussi que le rite illumine les tiges.
Tu ris, tu me reprends à deux pas du vertige.
Vous aimer est-ce donc à ce point ruser ?
Extrait des « leçons d’Edgard »
Œuvres poétique
Chez ACTES SUD
(830 pages 30€)
Et si jamais ma pauvre
âme amoureuse
Ne doit avoir de bien
en vérité,
Faites au moins
qu’elle en ait en mensonge.
lundi 27 janvier 2014
"Si quelque chose reste obscur en cette belle page, vous le trouverez éclairci sur la marge de ses yeux".
Lady Capulet.
Eh bien, songez au mariage, dès à présent ; de plus
jeunes que vous, dames fort estimées, ici à Vérone même, sont déjà devenues mères ;
si je ne me trompe, j’étais mère moi-même avant l’âge où vous êtes fille encore.
En deux mots, voici : le vaillant Pâris vous recherche pour sa fiancée.
La Nourrice.
Voilà un homme ma jeune dame ! Un homme comme le monde
entier… Quoi !c’est un homme en cire !
Lady Capulet.
Le parterre de Vérone n’offre pas une fleur pareille
La Nourrice.
Oui, ma foi, il est la fleur du pays, la fleur par
excellence
Lady capulet.
Qu’en dites-vous ? Pourrez-vous aimer ce
gentilhomme ? Ce soir vous le verrez à notre fête ; lisez alors sur
le visage du jeune Pâris, et observez toutes les grâces qu’y a tracées la plume
de la beauté ; examinez ces traits si bien mariés, et voyez quel charme
chacun prête à l’autre ; si quelque chose reste obscur en cette belle
page, vous le trouverez éclairci sur la marge de ses yeux. Ce précieux livre
d’amour, cet amant jusqu’ici détaché, pour être parfait, n’à besoin que d’être
relié !... Le poisson brille sous la vague, et c’est la splendeur suprême
pour le beau extérieur de receler le beau intérieur ; aux yeux de
beaucoup, il n’en est que plus magnifique, le livre qui d’un fermoir d’or étreint
la légende d’or ! Ainsi, en l’épousant, vous aurez part à tout ce qu’il
possède, sans que vous-même soyez en rien diminuée.
La Nourrice.
Elle, diminuer ! Elle grossira, bien plutôt. Les femmes
s’arrondissent auprès des hommes !
Lady capulet, à Juliette.-
bref, dites-moi si vous répondrez à l’amour de Pâris.
Juliette.
Je verrai à l’aimer, s’il suffit de voir pour aimer :
mais mon attention à son regard ne dépassera pas la portée que lui donneront
vos encouragements.
Entre un valet.
Le Valet.
Madame, les invités sont venus, le souper est servi ;
on vous appelle ; on demande mademoiselle ; on maudit la nourrice à
l’office ; et tout est terminé. Il faut que je m’en aille pour
servir ; je vous en conjure, venez vite.
Lady Capulet.
Nous te suivons. Juliette, le comte nous attend.
La Nourrice.
Va, fillette, va ajouter d’heureuses nuits à tes heureux
jours. (Tous sortent)
Shakespeare
Roméo et Juliette
Editions Librio 2e
Shakespeare
Roméo et Juliette
Editions Librio 2e
jeudi 16 janvier 2014
Gare Saint-Lazare, vendredi 17 janvier à 15h.
A Rabah
Ils se sont donné rendez-vous au plus lointain du quai voie
10, là où les trains arrivent sous la pluie et repartent déjà sous des larmes
Ils se sont donné rendez-vous auprès d’une foule anonyme
Aux nombreux secrets.
Certains en un milieu du quai, à la hauteur d’une voiture se
fabriquent des serments alors que d’autres les démêlent pour les reformer vite fait pressés, agacés,
de mauvaise humeur, de mauvaise façon et comme d’habitude pressés par une
amante accablée.
…
Eux, ne se sont jamais vus ou alors ils se sont aperçus sur
la « toile », on sait peu de choses sur eux, ils savent peu de chose
l’un de l’autre ; mais,
Ils se sont dit leur désir de se rencontrer, de s’essayer,
de risquer; de se mélanger peut-être pour de ne plus avoir l’impression d’être
seuls.
Sur la « toile » ils se sont appréciés, vu leur
visage, croyant déjà se connaitre un peu.
Ils ont posé des mots ; comme l’on joue parfois du
piano très doucement
Mais sans aucune musique, ou alors celle de leur âme avec en
sourdine le signal d’un récépissé plein de promesse sur leur site de rencontre
Des mots courts télégraphiques piquants ; des messages émus,
troublés. Des incantations d’une douceur inouïe. Pourtant ils ne se connaissent
pas encore
Ils ont froids ils sont inquiets de cette rencontre proposée
A venir
Il est nous-même, cet étranger, ce rêve comme un fardeau que
nous portons depuis l’adolescence
Nous l’avons fait dans notre ventre à quelques centimètres au
dessous du nombril.
Jeunes nous le portions déjà et souvent clandestinement
Sans oser en parler, ou le lui dire
Pour nous contenter, nous le tenions parfois fortement dans notre poing serré.
Nos regards sur nous-mêmes et sur les jeunes gens de notre âge n’étaient que désirs
et volupté.
Nous étions en tout point quoique très jeunes emplis de
compassion
Déjà pour nous-mêmes, pour eux
Nous souhaitions ces
relations dérobées imaginées, clandestines.
Nous avons mûri, l’un dépasse aujourd’hui la cinquantaine,
l’autre la trentaine, plus agile, plus gracieux et sans aucun doute plus beau
Le train arrive en gare, l’un d’entre nous est sur le quai,
il attend l’autre comme un frère jamais connu
L’un est pris de doutes
Quant au cœur de l’autre, il bat très fort, trop fort.
Envie de descendre du train, de te rencontrer, de te voir,
de te prendre la main, d’avoir le courage de te dire non, ou alors de te
regarder dans les yeux, en pressant ta main très fort pour te dire :
viens ! Quittons ce lieu baroque, allons à l’hôtel.
Gare Saint Lazare 19h15
Gare Saint Lazare 19h15
Le jeune homme fut pour moi tout en jasmin et roses
d’un ivoire éclaboussé de carmin
mardi 14 janvier 2014
Le retour de la famille Raniévski au « Grand hôtel » suite Françoise Sagan.
Mme raniévski :
Abattre la cerisaie ! Pardon, mon cher, vous n’y
entendez rien ! S’il y a dans toute la province quelque chose d’intéressant,
de remarquable, c’est notre cerisaie
Lopâkhine :
Il n’y a de remarquable dans votre cerisaie que son
étendue ; il n’y a de cerises que tous les deux ans et alors même on ne
sait qu’en faire ; personne ne veut les acheter
Gâiév :
Même dans le dictionnaire
encyclopédique, il est parlé de cette cerisaie !
Lopâkhine, consultant
sa montre
Si nous ne trouvons rien, si nous ne nous arrêtons à rien,
la cerisaie, et tout le bien, seront vendus aux enchères ; décidez
donc ! il n’y a pas d’autre issue, je vous le jure. Aucune !
Firss :
Autrefois, il y a quarante ou cinquante ans, on faisait
sécher les cerises ; on les conservait dans l’eau, dans le vinaigre ;
on en faisait des confitures ; il arrivait…
Gâiév :
Tais-toi, Firss
Firss :
Il arrivait qu’on en envoyait à Moscou et à khârkov des charrettes
entières de cerises sèches. Ca faisait de l’argent. Et les cerises alors
étaient douces, juteuses, parfumées ; on savait la manière de les préparer.
Mme Raniévski :
Et qui en a la recette aujourd’hui ?
Firss :
On l’a oubliée ; personne ne la sait plus.
Anton Tchékhov
Anton Tchékhov
La Cerisaie. (Extrait)
vendredi 10 janvier 2014
le Bonze-tatoué sème le garbouil au village des Fleurs-de-pêcher.
Le Petit-potentat,
ivre, trouve la surprise derrière la courtine dorée.- le Bonze-tatoué sème le
garbouil au village des Fleurs-de-pêcher.
Devant forêt,
t’élèveras.
Devant mont,
t’enrichiras.
Devant des eaux, t’en
iras.
Devant fleuve,
t’arrêteras.
"Au bord de l'eau" Volume 1 traduit du chinois,
présenté et annoté par Jacques Dars
Editions Folio 1142 pages.
Shi Nai-an (1296 ? - 1370 ?)
samedi 4 janvier 2014
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