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L'étang près du monastère Copyright: Marion Lamy |
Ainsi lorsque nous mourrons, parce que trop pudibonds, personne
ne devra connaitre nos derniers instants de caresses quand nos mains se frôlaient
pour le plaisir; pour un ultime adieu.
Alors lorsque nous mourrons personne en dehors de moi
orphelin de vous ne devra connaitre la couleur de nos larmes, ce goût âpre, amer
et si particulier (comme une pierre que l’on lèche) de la vie qui sen va.
Alors lorsque je ; ou vous mourrez, nous ferons publier sur des machines à retranscrire la dernière banalité. Notre dernier mensonge auquel plus personne ne croira.
« Ils sont morts suite à une longue maladie ».
Ces gens là, qui sont morts manquaient sans doute d’élégance
pour terminer si proprement leur vie. Aucune souillure, rien ; un passage
dans leur siècle à ne rien dire à ne rien faire qui puisse attirer notre
attention.
Puis, je ou vous fermerez violemment la porte de la chambre
où il mourra ; oui c’est ça encore plus fort !
Puis mon âme et vous-même,
irez vomir au coin de la rue notre mensonge sur notre maladie ou notre
misère, celle des autres ; l’affreuse misère des autres!
Des sans abris.
Pour ne pas avoir dit La couleur de vos yeux, le touché de
votre peau ; ce dernier baiser sur nos bouches et l’odeur des draps où la
mort se couche je noircirai le monde de dédain. Orphelin de vous ou de lui, comme
un gueux je pisserai devant chacun un ruisseau nauséabond d’indifférences.
Et je m’épuiserai enfin à crier follement avec tendresse vos
prénoms.
A crier au monde
Ne fermez plus les portes des chambres des mal-aimés.
Quelques soient leur odeur.
Excellent, prometteur pour 2013
RépondreSupprimerComme une complainte
Rien à jeter
j'aime
Merci, merci beaucoup.
RépondreSupprimerJe vous souhaite une douce et prospère année 2013.