Ce vendredi là, nous avons cherché un hôtel pour y passer la
nuit, pour y reposer Christophe et son corps ; tout son être. Nos chambres
étaient contigües, individuelles, petites mais confortables. Rue du Maine,
Hôtel Central. Auparavant nous avons laissé ses bagages à la consigne gare saint-Lazare, un vrai
parcours du combattant au passé du portail électronique.
Apres avoir réservé nos deux chambres d’hôtel, vers quatorze
heures trente, nous sommes allés déjeuner. Avons commandé deux bonnes tranches
de rôtie de bœuf et un fort goûteux gratin de pâtes dans un restaurant fort
agréable et quasiment désert.
Le repas terminé, nous sommes rendus de nouveau à l’hôtel.
Christophe s’y est reposé longuement, deux heures et demie sans doute. Quant à
moi Jai fait une sieste, et lu un court instant.
Christophe vit sans montre.
Je le réveillais sur sa demande vers dix-huit heures, nous
nous proposions d’aller au cinéma à Montparnasse voir un film en trois
dimensions intitulé : L’odyssée de Pi, Adapté du best-seller de Yann Martel
Mais Christophe était fatigué ; après une douche, je lui fis
des soins dans le cou mordu par des insectes.
Nous décidâmes vers dix neuf heures d’aller diner.
Christophe avait choisi de nous emmener boulevard du Montparnasse (non loin de
la Coupole) dans un petit restaurant
japonais ne payant pas de mine mais bien agréable au demeurant.
Nous commandions à manger sans excès, sans compter, à notre
goût. Nous mangeâmes de bon appétit. Joyeusement !
Nos singularités éclairaient sans aucun doute ces quatre
petites tables rondes qu’à nous deux on nous invita à occuper ; avec les deux autres chaises qui
nous servirent de vestiaire et de garde chapeau pour ce qui me concerne.
Nous nous observions amusés, heureux, de partager ensemble
tous ces instants. Une nouvelle fois, comme chaque semaine nous nous sommes retrouvés.
Parfois l’éclat
enchanté de l’un ou de l’autre ; puis soudaine une confidence comme un jeu,
animaient de façon radieuse le repas.
Nous connaissions chacun la particularité indéfinissable de ces instants
renouvelés après notre première rencontre sur le macadam.
Nous quittâmes le restaurant vers dix heures.
Nous remontions par
la rue « bretonne » jusqu’à l’hôtel.
Christophe, reprit une douche, une très longue douche.
J’attendais au moins une demi-heure dans ma chambre à regarder du cirque à la
télévision sur « Arte » en attentant
qu’il m’invita à le rejoindre pour lui prodiguer à nouveaux des soins.
Je les lui fis. Énervants pour lui ; angoissants et parfois
douloureux
Christophe s’abandonnait las et souffrant à mes mains d’homme et de
soignant.
Nous avions huit heures pour dormir
Au matin baigné de nuit, je le réveillais à huit heures pour
le rejoindre dans sa chambre une demi-heure après.
J’avais décidé que nous prendrions notre petit déjeuner à
l’hôtel et non pas à l’extérieur comme je l’avais proposé hier.
Les petits déjeuner le fait est là, son plus copieux à
l’hôtel et pas plus chers qu’à la terrasse d’un café.
Vers neuf heures trente, nous quittâmes notre lieu de
résidence, nous étions sombres et peut-être déjà séparés l’un de l’autre.
Nous regagnâmes la gare Montparnasse,
La consigne avec son énorme casier
Nous montâmes au premier étage dans un lieu d’attente pour
voyageurs où, sur trois bancs Christophe assis sur l’un deux ; par terre nous étendions et fîmes l’échange
des effets propres et sales.
Je serrai sa main droite fortement dans la mienne, et je
recouvrais nos deux mains de ma main gauche chaleureusement, doucement, comme
une caresse.
C’est ainsi que je laissais ce samedi matin Christophe
Le 29/12/2012.